Pendant des millénaires, l‘humanité a survécu et s’est même développée en captant la juste part d’énergie/matière disponible dans différents écosystèmes naturels. L’humanité risque aujourd’hui de compromettre leur existence dans la surconsommation la plus totale des ressources naturelles nécessaires à ses besoins.
De ce fait, l’homme, dans toute son arrogance, avec orgueil et rébellion, tente de s’ériger au-dessus des lois de la nature et de l’univers. L’empreinte Carbone de l’humanité a atteint d’ailleurs le niveau d’alerte: le changement climatique est à la fois l’un des plus grands défis de l’humanité, et l’un des signes les plus importants de notre surconsommation écologique.
Le modèle économique actuel présente une courbe de progression du PIB qui est similaire à celle de l’exploitation des ressources naturelles.
La création de richesse mesurée par les indicateurs économiques comme le PIB correspond à une destruction sauvage ou abusive du capital naturel de l’humanité et que ce dernier est épuisable.
Pour s’en convaincre, il suffit de constater que la maison nature et espace brûle. Elle est surconsommée, dégradée et polluée par l’homme. C’est un jeu dangereux et néfaste pour les besoins de l’humanité, la santé de l’homme et des espèces vivantes.
Si c’est vrai, alors, nous ne sommes pas responsables de nos actes, habitudes et comportements contre-nature. Nous sommes individuellement et collectivement poussés par la force obscure de l’inconscience ou plutôt celle du pouvoir économique, du marché, du profit et de la rentabilité illimitée. Il semble important d’essayer d’accorder “développement soutenable” avec le terme apparemment contradictoire de « déterminisme naturel ». Sinon, plus personne n’est responsable de rien.
D’autant plus que le déterminisme à l’œuvre dans l’inconscient, n’est pas le seul : n’y a-t-il pas un déterminisme non culturel ou historique, mais naturel à la surconsommation sauvage ou abusive et de destruction tout azimut des espaces et milieux naturels?
Les besoins par ailleurs, pour la croissance économique et les profits commerciaux restent illimités mais, les ressources naturelles nécessaires à ces besoins sont limités ou épuisables dans l’espace et le temps.
Cela fait d’ailleurs des décennies qu’on s’y essaye sans succès, et la croissance ne cesse de s’amenuiser. Et pourtant les élites politiques et économiques s’obstinent à poursuivre sur la même voie.
Le modèle économique de société occidental, basé sur la croissance et nos modes de vie énergivores, sont aujourd’hui clairement identifiés comme prédateurs pour le système écologique qui nous permet de vivre.
Ce modèle de société est fini, il est dans une impasse. Il subsiste pour l’instant, sous perfusion, grâce à l’exploitation forcenée des énergies fossiles, des métaux et des terres rares et de millions de travailleurs.
Il est clair qu’il va finir à courte échéance et ça dépend de nous de savoir si il va finir dans des explosions sociales et le chaos, ou de façon plus noble et raisonnable ou soutenable.
Si nous ne repensons pas ensemble nos modes des responsabilités politiques, économiques et de démocratie consensuelle – nous avancerons pas à pas vers des décennies de révoltes socio-économiques et de la permanence de l’état de crise environnementale. Et par conséquent, aucune condition sociale et écologique ne sera plus stable.
L’idée est de développer le pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités et entreprises sur différentes échelles locales. Nous sommes sur une planète limitée, il faut donc s’éduquer à l’auto-limitation écologique et cela doit imprégner toutes les structures locales, nationales , continentales et planétaires de nos sociétés. C’est un motif d’espoir extrêmement important car la société civile, si on lui en laisse l’opportunité, peut être très créatrice.
Un changement de paradigme est nécessaire – il faut changer radicalement sa vision de la réalité ; car le modèle de société occidental n’est pas aménageable. Se mettre sur la voie du changement le plus vite possible est essentiel – il faut retrouver de la diversité culturelle, sociale, économique, écologique et sociétale.
Par ailleurs, les alternatives doivent être accompagnées d’un changement de conscience individuelle et collective. Nos sociétés créent de l’insatisfaction artificielle, il nous faut donc combler un vide et cela doit bien entendu passer par la surconsommation. Mais c’est un “puits sans fond si l’on ne travaille pas sur notre intériorité” et sur ce qui nous est vraiment nécessaire dans la vie.
Aller vers des sociétés matériellement frugales, écologiquement et économiquement soutenables, cela ne veut pas dire revenir à l’antiquité ou au moyen âge.
Chacun de nous peut inventer le monde de demain et une civilisation plus humaine ou consensuelle. Cela passe par des mesures concrètes mais doit impérativement être accompagné par un renouvellement philosophique et un changement en profondeur de notre rapport à notre environnement urbain, rural et naturel sur différentes échelles.
Ainsi, pourquoi et comment le pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités et entreprises peut-il être applicable à toutes formes et mécanismes de sociétés et des démocraties nouvelles?
De ce questionnement, le comportement individuel du citoyen peut-il devenir le facteur déterminant dans l’aptitude des humais à maîtriser l’évolution de leur environnement local et solidaire de l’environnement planétaire?
La santé des écosystèmes urbains et ruraux est un des critères de choix du citoyen responsable de son environnement local et solidaire des enjeux du développement soutenable à l’échelle planétaire.
Les citoyens responsables de leur environnement local et solidaire de la stabilité de l’environnement planétaire constituent un immense pouvoir politique de rénovation des sociétés actuelles et d’innovation des civilisations nouvelles.
Ce nouveau pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles pourra certainement fonder des concepts, philosophies et des pratiques d’une nouvelle écocitoyenneté.
La prise de conscience citoyenne devient indispensable pour se défendre intellectuellement, politiquement, économiquement, socialement et culturellement contre les fausses solutions écologiques – pour contribuer aux transformations nécessaires par l’action consensuelle et la responsabilité collective dans l’espace et le temps.
Le pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises résulte d’un principe simple: optimiser les rapports écologiques entre collectivités – entreprises – citoyens et nature à l’échelle locale afin de laisser aux différentes générations, des environnements naturels, urbains et ruraux susceptibles de donner à chaque individu, le bonheur des potentialités de la vie.
L’écosystème urbain et rural durable est l’application de ce principe : des politiques publiques et des filières économiques et écologiques peuvent être sous le contrôle et la responsabilité consensuelle de tous.
Le pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises entend ainsi contrôler les politiques publiques et chaines ou circuits de production et de commercialisation, leurs impacts sur les environnements locaux, nationaux, continentaux et planétaires en faisant intervenir les problématiques des ressources renouvelables et de la qualité de la vie de tous les êtres humains.
Le comportement individuel des élus, citoyens et entreprises devient un facteur déterminant dans l’aptitude des citoyens à maîtriser l’évolution de leur environnement local. La santé des écosystèmes naturels, urbains et ruraux est un des critères de choix du citoyen responsable de son environnement local. La santé des populations nécessite de puiser dans l’environnement des ressources décisives pour maîtriser les stress et les inhibitions de la vie quotidienne et maintenir les défenses immunitaires afférentes à celle-ci.
L’écosystème urbain et rural durable intègre l’inclusion des différentes cultures, l’exception culturelle et les savoirs-faire ancestraux, notamment ceux qui permettent de valoriser des terroirs locaux et nationaux et les ressources renouvelables. La prise en compte et le respect de la biodiversité (zoo et phytoplanctons, faunes, flores, chaines alimentaires naturelles, dynamiques des espèces vivantes, etc) constituent un des champs d’application privilégié de l’écosystème urbain et rural durable.
La maîtrise des flux et des cycles de vie énergie/matière et des éléments constitutifs de la vie (cycle de l’eau, cycle de carbone, cycle d’azote…) conditionne les pratiques et les choix de pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises. Elle implique des politiques d’économies de la ressource en eau, des technologies propres et d’adaptation des cycles énergie/matière locaux de l’eau aux capacités des écosystèmes. Elle impose à restituer l’eau, après usage sous une qualité égale ou supérieure à celle au moment du prélèvement.
L’allongement et la diversification des filières de déchets ménagers et assimilés en vue du réapprovisionnement des ressources (recyclage), de la valorisation matière/énergie/chaleur, constitue un des éléments du pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises.
L’énergie demeure l’un des éléments indispensables de la modernité et à ce titre l’écosystème urbain et rural durable doit chercher à optimiser son usage, en fonction de ses impacts sur les environnements locaux et planétaires. Le pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises implique que désormais une part croissante des taxes prélevées par l’Etat et les collectivités locales aux contribuables et usagers sur l’énergie soit consacrée à l’éducation écocitoyenne, à la lutte contre la pollution atmosphérique, les nuisances sonores, aux changements climatiques (gaz à effet de serre) et à la prévention sur des problématiques liées à la course vers la pénurie des ressources naturelles dont dispose la Terre.
En fin, le pouvoir de négociation et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises fait appel au “Savoir d’Achat” contre “Pouvoir d’Achat”. Le Savoir d’achat est un mouvement socio-économique et écologique international prônant la consommation des produits des entreprises qui respectent la valeur travail et la valeur verte. Le Savoir d’achat considère certains aspects du capitalisme tels que les plans sociaux abusifs, la crise financière, l’exploitation sauvage des ressources naturelles, les produits de consommation néfastes pour la santé, les dégradations écologiques et risques environnementaux majeurs subis, comme inutiles et indésirables pour différentes générations.
Il est indispensable d’apprendre à se préoccuper de ce qu’il y a dans le produit, sa qualité, sa traçabilité et son cycle de vie. Parce que vous êtes des Savoirs d’achat et non des consommateurs qui, eux ont tous un pouvoir d’achat (Du Clochard au milliardaire). Le savoir d’achat connait à peu près le cycle de vie du produit auquel il adhère contrairement au consommateur qui achète seulement son produit en regard de son pouvoir d’achat.
Le principe de l’entreprise est basé sur l’addition de compétences et l’esprit d’équipe reste la règle. A l’inverse, le principe de la politique est basé sur la division des talents et de bonnes volontés. Cela s’appelle, l’art de diviser pour mieux régner. Par ailleurs, les modes d’organisation et de fonctionnement des collectivités locales découlant de ce principe politique sont aujourd’hui potentiellement et structurellement problématiques en regard de l’impératif des rénovations durables de différents écosystèmes urbains et ruraux.
Le changement de paradigme est nécessaire au pouvoir de négociations et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises.
Ce paradigme est d’abord organisationnel : il permet aux citoyens responsables de mettre en œuvre des solutions pour une plus grande performance, résoudre des questions ou des difficultés concrètes et précises, développer rigueur, précision, méthode et rapidité au regard de l’évolution de leur environnement local.
Ce paradigme est ensuite stratégique : il permet aux collectivités locales à repositionner les citoyens et entreprises à développer des idées et des projets innovants.
Ce paradigme est enfin managérial : en effet, il permet d’optimiser les compétences de la population et entreprises pour une meilleure synergie au service de la collectivité.
L’esprit d’équipe entre collectivités locales, entreprises et citoyens est le travail collectif au service de l’intérêt général en fonction des problématiques et enjeux politiques, économiques, sociaux et écologiques majeurs.
Le pouvoir de négociation et de responsabilités consensuelles entre citoyens, collectivités locales et entreprises tel qu’il se présente ici est un idéal démocratique. Au delà des différentes interprétations, son usage est de mettre en oeuvre l’idéal démocratique des citoyens ; en insistant sur l’impératif que les “gens d’en bas ” puissent réellement peser sur les décisions politiques, économiques, sociales, urbaines, rurales et écologiques qui les concernent.
Partant de ce fil conducteur, la négociation, la responsabilité et le consensus se présentent désormais comme une injonction à mettre en œuvre des projets décidés ensemble par les pouvoirs élus et la puissance citoyenne et entreprise au niveau des collectivités locales.
L’idée de coproduction de projets consensuels entre les décideurs, les entreprises et les « gens d’en bas » est une impulsion donnée par les premiers, et une ambition de proximité politique de l’individu. Faut-il le rappeler que la société civile, si on lui en laisse l’opportunité, peut être très créatrice.
Au final, les problématiques des écosystèmes urbains et ruraux durables, ici posées, portent à examiner, à se questionner et à conceptualiser de nouvelles pratiques écocitoyennes consensuelles au regard des enjeux majeurs sur différentes échelles.
Dans les écosystèmes naturels, les producteurs primaires ( les plantes vertes) sont à la base du système naturel. Les plantes vertes fabriquent de la matière organique (fruits et légumes) en fixant l’énergie solaire grâce à la photosynthèse. A leurs dépens vivent des consommateurs (insectes, oiseaux, animaux herbivores et humains).
En fin de vie, ces consommateurs se transforment en déchets et sont recyclés par des décomposeurs (vers de terre, escargots, cloportes, bactéries, champions microscopiques, etc). Ils permettent aux producteurs primaires, la possibilité de puiser dans le sol, les minéraux et oligo-éléments nécessaires à leur croissance. Certains d’entre eux, en digérant les toxines ou les composés polluants, contribuent ainsi à la détoxication d’un milieu naturel.
Les écosystèmes naturels sont donc des systèmes « dynamiques, équilibrés, vivables et durables ». Cela signifie que les interactions entre les producteurs primaires, consommateurs et décomposeurs du système contribuent à une certaine stabilité de la nature.
A l’opposé des écosystèmes naturels, les écosystèmes urbains et ruraux ont presque tout chamboulé de l’équilibre de la nature et des cycles de vie énergie/matière indispensables à notre existence.
Les producteurs primaires sont remplacés par des secteurs entiers de production énergivores (énergies fossiles), polluants et prédateurs pour le système écologique qui nous permet de vivre. A leurs dépens vivent des consommateurs en fonction de leur pouvoir d’achat ( Du clochard au milliardaire).
Les décomposeurs sont devenus des centrales de tri de déchets (collecte sélective, déchetteries, etc) et de leurs traitements ( unités de compostage, usines d’incinération, centres d’enfouissement techniques, décharges, etc).
Dans ces écosystèmes de l’humain, on peut consommer indéfiniment la nature sans vous inquiéter, car on a des supers solutions: le recyclage, la science, les crédits-carbone, le principe pollueur-payeur et le consommateur-pollueur-payeur. Ces solutions sont faites dans une logique marchande de la nature avec un objectif de profit à l’origine de la destruction abusive des écosystèmes naturels.
Ainsi, afin de subvenir aux besoins de ces consommateurs atypiques, les écosystèmes urbains et ruraux nécessitent non seulement de plus en plus de ressources naturelles mais également de producteurs (délocalisation de la production) et des décomposeurs (rejet de déchets dans la nature et exportations vers les pays du tiers-monde). Il convient de vous le rappeler que le déterminisme à l’œuvre dans l’inconscient, n’est pas le seul : n’y a-t-il pas un déterminisme non culturel ou historique, mais naturel à la surconsommation sauvage ou abusive et de destruction tout azimut des espaces et milieux naturels?
Par ailleurs, le biotope (ensemble de sol, sous-sol, eau, température, humidité, climat) et la biocénose (ensemble des animaux, végétaux, micro-organismes en interaction, et donc en interdépendance) sont deux composantes indissociables de la nature ou la biosphère (ensemble des écosystèmes naturels + la lithosphère (croûte terrestre + une partie du manteau supérieur)).
Le problème qui se pose à notre conscience est de constater que nous sommes entrain de perturber et de modifier profondément la biosphère. Il s’agit là et à présent d’une anthropocénose. Pour s’en convaincre, il suffit de constater que les énergies consommées dans différents écosystèmes urbains et ruraux sont importées par l’homme (pétrole, gaz, charbon, nucléaire, électricité, etc). Or, ces énergies fossiles importées par l’homme sont limités ou épuisables dans l’espace et les temps géologiques.
Les éléments constitutifs de la vie (cycle de l’eau, cycle de carbone, cycle d’azote, etc) sont aujourd’hui dominés par de nombreux apports externes (métaux lourds, pesticides, herbicides, gaz à effet de serre, etc), avec des perturbations dans le système.